lundi 28 mai 2012

TRISTE NOUVELLE

Le quotidien arabophone égyptien "El Youm Essabah" annonce dans son édition électronique du 27 mai, le décès intervenu la veille, samedi 26 mai 2012, à la suite d’une longue maladie, de la femme de lettre et journaliste "Natila Rachid", plus connue sous le pseudonyme de "Mama Lubna"  qu’elle utilisait pour signer, notamment,  les éditoriaux de l’hebdomadaire illustré Samir dont elle fut l’une des fondatrices et qu’elle dirigea pendant plusieurs années.   

samedi 5 mai 2012

MICKEY EN ARABE (3ème PARTIE)

Outre l’hebdomadaire Miki, l’éditeur cairote nationalisé Dar El Hilal va publier Miki Gaïb autrement dit Mickey Poche, à partir du mois d’août 1976. Ce mensuel est la reproduction du Mickey Poche français dont le premier numéro est paru en mai 1974. Il reprend des bandes dessinées et des jeux de la publication française correspondante et paraitra jusqu’en mars 2003.

A cette date, l’éditeur Dar El Hilal perd ses droits de traduction et de publication des bd Disney.

C’est un éditeur privé Dar Nahdet Misr (qui, au passage, est également titulaire des droits pour les  comics américains comme Batman ou Superman) qui, à  partir du 22 janvier 2004, propose la nouvelle série de l’hebdomadaire Miki ainsi que le mensuel Miki Gaïb qui change de format et de pagination (68 pages)  mais bénéficie de la couleur.

Mickey de l'éditeur Dar Nahdet Misr

Mickey de l'éditeur El Fattam Universal

 L’ensemble des bandes dessinées reprises dans les 2 titres sont des traductions de bd Disney parues aux Etats unis ou en Europe. La participation locale se limite aux pages magazine  mais les publications sont techniquement de bonne qualité et de nature à résister à la concurrence des publications similaires éditées dans les pays du Golfe (Koweit, Emirats Arabes Unis, etc…) car il y a également un hebdomadaire Miki, surnommé par les amateurs Miki Kalijia (Mickey Golfe),qui est produit depuis le 22 septembre 1994 par l’éditeur El Fattam Universal à Abou Dahbi.

Les 2 éditions de Miki, différentes quand au contenu mais guère éloignées l’une de l’autre par la forme,  sont, semble-t-il, distribuées dans l’ensemble des pays arabes, bien qu’une information parue en mai 2007 signalait que la firme Disney interdisait à l’éditeur Dar Nahdet Misr de distribuer ses publications Miki et Miki Gaïb dans plusieurs pays arabes comme l’Arabie Saoudite, le Koweït, le Quatar, le Sultanat d’Oman et le Bahrein.

L’hebdomadaire Mickey-Golfe passera ensuite chez  l’éditeur Dar El Qabas au Koweït qui propose de nombreux autres titres réalisés à partir du matériel Disney : Batouta (donald), Minnie, Amirat (Princesse), etc….
Le premier n° de Batouta (Donald) 
Le premier n° de Minnie (qui garde le même nom)
Par ailleurs, d’autres éditeurs en Egypte et au Liban ont publié du Disney. C’est notamment le cas de la maison d’édition des frères Maarouf à Alexandrie qui a proposé une série d’albums autour du personnage de Picsou (Am Dahab) et une version arabe de Ducktown.
Le premier n° de Madinet El Bat (Ducktown) de l'éditeur alexandrin Frères Maarouf 
On peut également citer  l’éditeur Middle East Media (filiale de Edi-Monde-Hachette) à Paris qui a proposé une version en langue arabe d’excellente qualité du mensuel Castors Junior intitulée Sammour (Castor) mais qui, hélas, n’a duré qu’une trentaine de numéros.

L’éditeur Dar Echourouk (Le Caire-beyrouth), très actif dans le domaine des publications enfantines, publia la série Disney Liljib (Disney pour la poche) qui propose la novélisation de bd avec Mickey, Dingo et Donald, de Dar Elmaarif, Liban avec la série El Maktaba Ezarkaa (la bibliothèque bleue), etc….


samedi 11 février 2012

L’ART DU MINI-RECIT

 
Il y a un peu moins de 4 ans, en mai 2008, l’hebdomadaire Spirou relançait, sous une forme modernisée, ses célèbres mini-récits. Bien que proposée de façon irrégulière, cette nouvelle série se poursuit. A l’origine, la formule du mini-récit, initiée par Yvan Delporte, alors rédacteur en chef du journal,  était destinée à roder de nouveaux dessinateurs et de nombreux futurs noms du neuvième art belge comme Deliège, le regretté Salvé ou Degrotte se sont ainsi fait la main. Ce n’est plus le cas aujourd’hui où il est fait appel à des auteurs confirmés (Lewis Tronheim, Bercovici…).
Par définition, le mini-récit sollicite aussi bien l’esprit que l’habileté technique : au plaisir que procure la lecture s’ajoute celui de la réalisation du petit fascicule en se référant aux conseils de montage fournis.    
En 1960, Caltex (essences et lubrifiants), alerté par le succès de la formule, va l’utiliser comme argument publicitaire et avec « l’autorisation de Spirou » en proposer une série originale dans ses stations service. Réalisés à l’identique de ceux proposés par le célèbre hebdomadaire, les mini-récits Caltex furent dessinés par Norbert Fersen sur des textes de François Méribel. L’intrigue assez simple oppose Le jeune aventurier Twisty aidé de Finedent, la souris rouge ( ?) et le gangster Barbapapa et sa bande tout au long des 12 épisodes (A noter, que le nom du méchant : Barbapapa, est antérieur à son homonyme des livres pour enfants et de la série de dessins animés qui n’apparaitra qu’une dizaine d’année plus tard).

Le journal de Mickey, un autre hebdomadaire pour les jeunes, va également lancer ses propres séries de mini-récits qui apparaitront généralement pendant la période des vacances d’été. Les petits cahiers à réaliser soi-même mettent en scène les personnages de Disney, Mickey, Picsou, Dingo, Donald, etc… dans des aventures originales ou reprises. En mars 1987 , le journal de Mickey propose même un mini-récit assez insolite puisqu’il s’agit d’un collecteur d’images holographiques (vendues dans le commerce à l’époque) qui permet de reconstituer une aventure de Donald intitulée « Donald, terrien extra ».

Autre innovation du journal : les mini-albums avec 2 récits de nos héros favoris ou, à l’inverse, l’adaptation bd du dessin animé « Rox et Rouky » présentée en 2 mini-albums.

D’autres magazines pour la jeunesse vont offrir des mini-récits à leurs lecteurs. De manière exceptionnelle, c’est le cas d’Astrapi avec une bd de Yves Chaland « Vacances sur Proxima » ou plus régulière, avec Dorothée magazine et son mini-journal, reprenant les personnages de dessins animés japonais alors diffusés dans l’émission télévisée de Dorothée : Dragon Ball, Nicky Larson, Les Chevaliers du Zodiaque, etc…

Mais, le mini-récit n’appartient pas qu’au domaine de la jeunesse. Le Psikopat, mensuel bd pour adultes, en publie plus ou moins régulièrement dans ses pages centrales en faisant appel à ses auteurs vedettes : Rifo, Lerouge, Ivars, voire Willem, qui réalisa, entre autres, un mini-récit muet intitulé « Berlin Blitz Boy ».

Le défunt Métal Hurlant Aventure, édité à l’époque par les Humanoïdes Associés, présenta dans son n°3, le mini-récit « Le savon sacré », une aventure de Richard Crèvecoeur qui, devant être le premier d’une collection, ne connu, hélas, aucun successeur.

Parrallèlement, au mensuel Métal Hurlant, les Humanos publiaient régulièrement des numéros spéciaux. Le n°46 bis contient un mini-récit signé Florence Cestac. 

Autre mensuel de la grande époque, Circus lancé par l’éditeur Jacques Glénat contient dans son n°1 un mini-récit de F.Guennifey  
  
Plus rare, peut-être, Dérives, revue d’une association suisse offre à ses lecteurs, un extrait de « Passi-Messa » de Joost Swarte sous forme de mini-récit ou le quotidien Libération qui a distribué un mini-récit publicitaire tout à fait original (format italien) à l’occasion de la sortie du film « Peur(s) du noir ».

Ce petit tour d’horizon du mini-récit est très incomplet (il y eu également des mini-récits dans des fanzines comme Haga ou Bedesup) mais signalons pour clore (provisoirement) le sujet, les mini-récits de l’hebdomadaire pilote avec la célèbre « collection de l’Aéromédon Populaire à 10 centimes » signé Fred (textes) et Hubuc (dessins) et enfin, le mini-récit joint à l’album Phil Koton de P.Y.Gabrion (Casterman).
       

jeudi 12 janvier 2012

MICKEY EN ARABE, LA SUITE

Après les 5 numéros spéciaux  Samir présente Mickey (voir le précédent article), l’éditeur étatique égyptien Dar El Hilal lance, à partir du 1er janvier 1959, le mensuel  Miki. D’un format identique à un comic-book américain, il présente les mêmes caractéristiques que les numéros spéciaux déjà évoqués : 40 pages dont 16 en couleurs,  vendu 40 millièmes de livre égyptienne ( à comparer avec Le titre phare de l’éditeur, l’hebdomadaire Samir qui est vendu 25 millièmes pour 28 pages, à la même époque).
Ce premier numéro de Miki placé sous le symbole des fêtes de fin d’année présente plusieurs bd mettant en scène Mickey, Dingo,  Donald et Picsou qui gardent approximativement le même nom que la version originale américaine sauf Picsou qui devient Am Dahab (oncle Or). Ce nom sera définitivement retenu pour toutes les traductions en arabe, que ce soit en Egypte, au Liban ou dans les pays du Golfe. Par la suite, les noms vont évoluer: Dingo devient Boundouk et Donald Batouta. Nous y reviendrons.
Miki sera mensuel pendant trois ans, de janvier 1959 à décembre 1961. En janvier 1961, la pagination diminue et passe à 32 pages sans diminution du prix. Il devient hebdomadaire à partir du 4 janvier 1962 (n°37) et sera publié sans interruption jusqu’au n°2188 du 27 mars 2003. Aucun évènement politique, social ou autre ne viendra entraver la parution de la revue.
Si par la forme et la présentation, Miki est proche d’un comic-book américain comme Walt Disney’s comics and stories, le contenu sera plus éclectique pendant de nombreuses années et assez  voisin du journal de Mickey édité en France, car outre les séries de Disney, il publie Nic et Mino de Jean Hache, Guy l’Eclair, etc… Par ailleurs de nombreux dessinateurs et scénaristes égyptiens, dont le regretté Higazi, vont créer des séries originales et il y aura, outre les illustrations de couverture qui font souvent référence à des évènements locaux (fêtes religieuses, rentrée des classes, etc…), des aventures de Mickey spécifiquement égyptiennes comme Miki et le gang du chat rouge en 1967.
La propagande est également moins présente dans la revue Miki que dans la revue Samir.
A partir du n°895 du 15 juin 1978, Miki devient Soubermiki (Supermickey) une fois par mois, un numéro double de 80 pages.
(A suivre…)



Le premier n° de Miki en janvier 1959
Miki et le gang du Chat rouge, une bd signée Higazi

Une couverture égyptienne de Miki, le n°200